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LANIAKEA Biennale N°2

LANIAKEA Biennale

Projet de Bogdan Pavlovic

Le titre du projet, Laniakea, est emprunté au vocabulaire scientifique. Il désigne un superamas de galaxies qui englobe, entre autres, le Superamas de la Vierge dont fait partie la Voie lactée. En hawaïen, le terme signifie « paradis incommensurable » ou « horizon céleste immense ». Il évoque l’existence d’une multitude d’univers au sein d’une même entité.

Laniakea est un projet d’expositions conçu comme une biennale. Il a pour but de présenter et de promouvoir la richesse et la diversité des pratiques et des univers contemporains à travers différents mediums.

 

LANIAKEA #2 /volume + surface/

Exposition du 10 au 20 mars 2022
Fondation La Ruche-Seydoux / Espace Atelier Alfred Boucher

 

 

Co-commissariat :
Anne Malherbe et Bogdan Pavlovic

 

Artistes:

Yoan BELIARD
Francine FLANDRIN
Esméralda KOSMATOPOLUS
Lidia KOSTANEK
Petar KRAS
Violaine LAVEAUX
Julie LEGRAND
Danaé MONSEIGNY
Laurence PAPOUIN
Bogdan PAVLOVIC
Laurent PERNOT
Lionel SABATTÉ
Régis SÉNÈQUE
Mai TABAKIAN
Dragan TRAJKOVSKI
Céline TULOUP

 

Texte : Marie Deparis-Yafil

Pour la deuxième édition de Laniakea, nous avons choisi de présenter les œuvres, tout en volumes et surfaces, de seize artistes contemporains, appelant par tous les moyens, ou des moyens divers, à la tentation – à laquelle il faudra pourtant bien résister- du toucher au-delà du voir.

Tentation inassouvie d’une caresse légère à la surface des œuvres de Violaine Laveaux, aux textures imperceptiblement veloutées, mais absorbant la lumière, comme en retenue de silence et de mélancolie, comme entre chien et loup, dans une sorte de sensualité retenue.
Tentation encore, plus débridée c’est certain, de ce sein triomphant, qu’on imagine délicieux – mais sous cloche- de Francine Flandrin…La douceur fait envie, la beauté nourrit encore notre illusion qu’elle puisse être salvatrice.

Mais en ces temps belliqueux, l’art doit-il, comme disait Rosenberg, rester encore cette arène dans laquelle agir…ou se battre ? Probablement et même plus que jamais, comme en témoignent les
« coups de poing » de Laurence Papouin, expérimentation sur la peinture, certes, rageuse trace de la présence, de la pesanteur d’un corps, offrant, en creux, un volume présent dans son absence…mais aussi expression symbolique de la force de l’art. Ou encore, sous la précieuse délicatesse de l’or, le coton et le corail composés sur fond d’encre de Chine des œuvres de Danaé Monseigny nous interrogent sur la partition qu’il nous reste à interpréter dans la « symphonie du monde ». Nous n’en avons pas fini de nos luttes, quitte à la jouer hooligan en satin duchesse, à l’image des écharpes, au croisement du féminisme, du fan club de foot et du concours de Miss, de Céline Tuloup, ou à célébrer dans une aura de lumière le caractère sacré de la vie, et du lieu où elle advient chez l’humain, avec les Mandorles (figures que l’on retrouve habituellement aux façades des églises) de Lidia Kostanek.

Ici aussi, les archéologies s’entrechoquent entre un futur passé, ou un passé futur, avec les
« jarres » hybrides de Yoan Béliard, un présent hélas bien présent, au travers de ce vrai-faux trésor déceptif, restes de bateaux de fortune, reste de drame, échoués sur une plage de Lesbos, et transcendé en icône par Esmeralda Kosmatopoulos et un futur ni tout à fait réel ni tout à fait fantasmé, le rêve – l’espoir ? – d’un autre monde, avec les météorites astrales de Bogdan Pavlovic.

Dans cet espace-temps incertain, il faudra plus d’un corps, plus d’une peau pour persévérer dans son être, étirer au plus loin ses forces vives entre ses désirs contraires (Julie Legrand), se débattre avec soi-même, – ou ce qui m’appartient, me couvre et me porte : les vêtements de Régis Sénèque-, croire en sa bonne fortune (Dragan Trajkovski) et à l’idée que la vie trouve toujours son chemin, à l’instar des bourgeons de peaux, mortes mais vivantes, des arbres résilients de Lionel Sabatté.

Mais encore : respirer, sentir battre son cœur (Petar Kras), finalement triompher, comme le Phoenix de Mai Tabakian, renaissant de toutes les apocalypses, et, comme dans le plus cinématographique des happy end, sans jamais penser que la fête est peut-être finie, que tout se termine – et recommence- par un baiser (Laurent Pernot) !